Lithiases prostatiques : fréquentes, rarement isolées. Les symptômes sont souvent liès à l’affection associée : HBP ou prostatite chronique. Les calculs développés dans le tissu prostatique sont à distinguer de ceux enclavés dans l’urètre prostatique, d’origine rénale ou vésicale. Les calculs endogènes (primitifs) sont formés au sein des acini, composés d’éléments des sécrétions prostatiques, ceux exogènes (secondaires) sont formés au sein des canaux prostatiques à partir de constituants de l’urine (reflux urétroprostatique et dilatation canalaire avec stase urinaire de sels minéraux et formation de calculs +/- hypercalciurie).
L’incidence des calculs prostatiques augmente avec l’âge. Rares chez l’enfant, ils sont fréquents après 50 ans.
Calculs endogènes : formés à partir des corps amylacés dont le nombre augmente avec l’âge (structure lamellaire avec lécithine + albumine à partir de cellules épithéliales desquamées), qui s’imprègnent de sels anorganiques calcaires (phosphate de calcium et carbonate de calcium). Surtout par précipitation d’éléments anorganiques des sécrétions prostatiques.
Noyau d’apatite (carboapatite), plus rarement de whitlockite (phosphate de calcium trihydraté), couches périphériques d’apatite (plus épaisses et nombreuses), parfois intercalées avec des couches de whitlockite (plus fines et moins nombreuses).
Calculs exogènes : noyau parfois d’origine oxalique (whewellite : oxalate de calcium monohydraté) ou composé d’acide urique, couches périphériques d’apatite ou de whitlockite, voire d’acide urique pur.
Macroscopie : nombre et taille variables (surtout entre 0,5 et 5 mm, jusqu’à plusieurs cm), augmentant avec l’âge. Les calculs endogènes sont ovales / arrondis, jaune clair ou brunâtre, durs, à surface lisse, alors que ceux exogènes sont de forme irrégulière.
Clinique : souvent asymptomatiques si non infectés. Ils sont souvent découverts fortuitement lors du bilan d’une pathologie prostatique (HBP (> 50% des cas, calculs en périphérie de la glande, au contact de la capsule prostatique, avec souvent, au contact du calcul, une inflammation péricanalaire et interstitielle avec infiltrat cellulaire et fibrose entre les acini), prostatite chronique, sinon : rétrécissement urétral (par reflux d’urines dans les canaux prostatiques), lithiase urinaire, tuberculose urogénitale).
Une hématurie, urétrorragie, hémospermie peuvent révéler des lithiases prostatiques parfois associées à des lithiases des vésicules séminales.
Imagerie
ASP : les calculs sont parfois mieux vus sur des clichés centrés sur le bassin ou de ¾ dégageant avec : semis de petites opacités réparties sur toute la glande prostatique, opacités en fer à cheval / anneau, gros calcul unique.
UIV et urétrocystographie rétrograde et mictionnelle : Les clichés mictionnels localisent les calculs par rapport à l’urètre ; parfois les calculs sont enclavés dans des géodes prostatiques progressivement remplies par le produit de contraste.
Échographie prostatique par voie transrectale, qui détecte la majorité des calculs prostatiques (hyperéchogènes, avec cône d’ombre postérieur vus échographiquement à partir de 1 mm), les autres causes d’hyperéchogénicité sont : prostatites chroniques, adénocarcinome.
Sensibilité très supérieure à l’ASPqui méconnaît 70 % des calculs prostatiques vus en échographie.
Tomodensitométrie : inutile
Diagnostic différentiel : si induration prostatique au TR, avec le cancer de la prostate.
Traitement : inutile si asymptomatique, sinon traitement de l’affection urologique associée.